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Dermatologie Vétérinaire

Blog d'information de dermatologie vétérinaire tenu par des spécialistes en dermatologie vétérinaire

Histoires de puces n°2

Publié le 23 Mai 2012 par Dr Pascal Prélaud in Parasites

Pays sans puces, paradis pour chiens et chats ?

Dans certaines parties du globe, l'hiver très froid vient à bout des puces. Ainsi les vétérinaires suédois et canadiens sont-ils toujours étonnés de voir l'énergie que nous dépensons à lutter contre des parasites qui ne posent aucun problème dans leur pays. Et pourtant, au Canada comme en Suède, les chiens se grattent. En fait, les démangeaisons sont dues à d'autres parasites : la gale en Suède et la cheylétiellose (une sorte de gale) au Canada. Tout se passe comme si la place libre laissée par un parasite était occupée par un autre mieux adapté. En effet, ces deux parasitoses (gale et cheylétiellose) existent en France, mais elles sont assez peu fréquentes. Notre victoire contre les puces si elle est totale un jour ne sonnera pas la fin des problèmes de peau de nos compagnons. La nature semble imposer la loi qui dit que tout animal recouvert d'une fourrure se grattera.

 

Parasite-parasité

Les puces peuvent transmettre un tænia au chien ou au chat (Dipylidium), d’où la nécessité de les vermifuger régulièrement. Ce que les puces vicieuses transporteuses de tænia n’avaient pas prévu, c’est que cela donne des idées à des chercheurs fous de Louisiane : et pourquoi ne pas parasiter des puces avec des vers pour les tuer ? Un moyen écolo et élégant de lutter contre ce fléau. Et ça marche ! Le petit nom du petit monstre est Steirnema carpocapsae. On répand ces vers sur le sol dans l’entourage du chien ou du chat. Ils parasitent rapidement les œufs de puces, qui seront beaucoup moins nombreux à arriver à l’âge adulte. Ne vous précipitez pas chez votre vétérinaire, cela n’est pas encore commercialisé. Mais un jour prochain, à l’image des coccinelles mangeuses de pucerons, nous aurons des outils “bios” pour lutter contre les puces. Ce n’est plus l’arroseur arrosé, mais le parasite parasité.

 

Colliers anti-puces et plaquettes anti-mouches

 

Quoi de plus banal qu’un collier anti-puces. Si banal qu’on ne sait même pas comment ça marche ni d’où cela vient. Il en existe schématiquement deux sortes. Certains contiennent de la poudre et donc poudrent littéralement le chien ou le chat dès qu’il secoue la tête et d’autres pour lesquels collier et insecticide ne font qu’un, comme les bonnes vieilles plaquettes anti-mouches et anti-moustiques. D’ailleurs les deux ont la même origine et sont fabriqués selon le même procédé. Un jour, des chimistes du pétrole et du plastique ont utilisé des produits pour ramollir leurs plastiques. Ces produits étaient très volatils et lorsqu’ils avaient disparu, le plastique devenait dur. Intéressant pour mouler des objets en plastiques. Mais le hasard a fait qu’ils se sont aussi aperçus que ces produits qui s’évaporaient tuaient tous les insectes autour d’eux. C’était le début des insecticides en plaquettes et des colliers anti-puces. Comme quoi les plus grandes découvertes ont parfois lieu fortuitement.

 

La chasse aux puces, comme la chasse aux papillons, mais avec un peigne au lieu du filet

Il est très difficile de trouver des puces sur un chien ou un chat en bonne santé et pourtant elles sont presque toujours là. Les meilleurs chasseurs en retrouvent toujours 3 à 5 chez tous les animaux. Si vous désirez mener cette chasse, il faut vous munir d’un peigne. Des expériences scientifiques ont montré que le peigne à puce (peigne très fin) est actuellement le meilleur moyen de capturer ces charmantes bêtes. On peigne son chien ou son chat sur tout le corps pendant 10 minutes. On peut améliorer cette quête en ayant recours aux gaz de combat, c’est-à-dire à une courte aspersion d’un spray insecticide qui paralysera les puces.

Pour les enfants amateurs de sciences naturelles, vous pouvez les scotcher (avec du scotch cristal) sur une lame de microscope et les observer à loisir à la loupe ou au faible grossissement de votre microscope.

 

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